"Défini et adopté par l'Accord de Paris en 2015, le seuil de réchauffement climatique fixé à 1,5° était déjà réclamé depuis 2009 par les petits états insulaires, dont l'habitabilité du territoire n'est plus garantie au-delà de cet objectif. Partout dans le monde, les canicules, inondations, sécheresses et incendies ne cessent de rappeler l'urgence du problème. L'ONU* évoque même l'entrée dans un « territoire de destruction inexploré ». Malgré tous ces faits, les efforts gouvernementaux demeurent largement insuffisants aux vues de l'objectif défini.Mais alors, que faire ? La réponse est unilatérale : il faut agir plus vite et plus fort car désormais, chaque demi-degré aura son importance !" AnneSophie Bérard, curatrice de l'exposition Chaque degré compte
LE PARCOURS D'ANNESOPHIE BÉRARD À DÉCOUVRIR À PARTIR DU 15 NOVEMBRE :
Face à une situation dont l'ampleur dépasse largement la responsabilité individuelle, nous avons souhaité imaginer une exposition qui permette une réappropriation sensible du sujet. Les artistes présentés ici sont tous et toutes, à leur façon, des alchimistes nous partageant un éclairage intime et poétique.
C'est d'abord un sentiment de crainte qui est partagé : en témoigne la plongée au cœur de la fièvre climatique des photographies de l'artiste sud-africain Dillon Marsh. La réflexion se prolonge avec l'artiste français Raphaël Guez dont les œuvres NFT explorent la trace humaine au milieu de paysages désertiques. S'en suit le désir de comprendre : l'artiste française Mathilde Caylou façonne le verre pour révéler la mémoire climatique des calottes de glace. L'artiste française Capucine Vandebrouck immortalise la mémoire de l'eau, sacralisant ainsi le caractère vital de cet élément. Puis, vient l'accomplissement des rêves : en redonnant de la couleur à ses photographies grattées, l'artiste française Raphaëlle Péria convoque le drame du blanchiment des coraux. Avec onirisme, l'artiste franco-espagnole Marie-Luce Nadal se fascine pour les nuages capables de fertiliser la Terre. Mais de l'utopie nait les grandes idées ! Le projet Ice Stupas couvert par le photographe slovène Ciril Jazbec en témoigne tout autant que l'expédition poétique et politique des artistes Lucy + Jorge Orta en Antarctique.
Comme un acte de conclusion, les artistes chinois Hao Jingfang & Wang Lingjie dévoilent le déplacement du soleil à travers la brûlure d'un papier, rappelant ainsi que tout ce qui nous entoure, visible ou non, laisse son empreinte et mérite notre considération. Un propos en parfaite résonance avec l'engagement de notre ONG partenaire, Wild Legal, qui œuvre à la reconnaissance des droits de la Nature.
*Rapport de l'ONU « United for Sciences » rendu public en septembre 2022