Ancien coder, artiste diplômé des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD) et de l’école supérieure d’arts de Grenoble, Bertrand Planes vit et travaille à Paris. Ses œuvres qu’il qualifie d’High Low-Tech posent un regard sensible et critique sur la technologie et notre société. Elles se construisent principalement sur la base du détournement d’objets du quotidien. Précurseur de l’Upcycling, il est à l’origine entre autre de la marque de vêtement Emmaus, de l’horloge de vie Life Clock, du Vibromasseur Audio ou du Vidéo Mapping. Il est représenté par la New Galerie à Paris et la Galerie Laurence Bernard à Genève.

En 1999, il crée et officialise la marque de vêtements Emmaüs avec le soutien de l’association. En 2004 il met au point et dépose un brevet pour un vibromasseur audio, outil de plusieurs lives dont un sera retransmis depuis la Gaité Lyrique sur Paris Dernière. En 2005 il crée DivX prime en collaboration avec le CNRS/LIMSI, l’une des premières manifestation d’un mouvement connu aujourd’hui sous le nom de Glitch Art. En 2006 il représente la France à biennale de La Paz et propose de rapporter la mer aux Boliviens avec les seuls moyens techniques du CNRS. Précurseur du Video Mapping, il met au point BumpIt ! un système de vidéoprojection utilisé dans ses installations présentées à l’international. En 2007 il réalise la Life clock, une horloge dont le mécanisme est ralenti 61 320 fois afin que l’aiguille des heures ne fassent le tour du cadran que tous les 84 ans. En 2011, il parcourt le trajet de Moscou à Vladivostok en voiture : 13 500 km de performances documentées réalisées dans le cadre la biennale de Moscou.

Son travail a été montré en expositions solo entre autre à la New Galerie/Paris,  la gal Ben Kauffamn, Berlin, à la fondation Ekaterina à Moscou, à la gal Etagi à Saint Petersburg, Laurence Bernard Galerie/Genève. Il participe aussi à des expositions collectives en France et à l’étranger comme la Biennale de Moscou, la FIAC, les FRAC, La nuit blanche, Futur en Seine, la galerie du Jour Agnes B, le Singapore Art Museum, Den Frie à Copenhague, La new Media Gallery à Vancouver… Parmi ses collaborations, citons le CNRS, le Medialab-Sciences Po, le Citu-Paris 8, le Bon Marché et récemment l’Université Paris-Saclay et l’Ecole Normale Supérieure. Il est également coauteur d’articles parus dans des revues scientifiques. Il représente la France des Arts Numériques au Japon dans le cadre de résidence de la villa Kujoyama en 2017″

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Bertrand Planes s’est installé au revers du réel, tout contre lui, pour mieux le tirailler. Sculpture constructiviste blanche métamorphosée par le truchement d’une projection vidéo en ode consumériste : Planes navigue en surface pour mieux percer son illusionnisme. Aux meubles qu’il récupère, il donne une nouvelle existence. Peints en blanc comme une empreinte fantomatique, les mises en scènes revêtent leur passé fonctionnel le temps de l’image de leur matière projetée. Récemment, c’est avec un révélateur photosensible qu’il a soumis le réel à dire et représenter différemment. Ses tableautins se sont alors parés d’une aura spectrale entre macabre et émerveillement. Plus jeune, Planes s’est fait connaître il y a quelques années avec des performances médiatiques de ses vibromasseurs sonores connectés aux baladeurs audio de ses cobayes jouisseuses. Planes prend au mot le message de personnalisation que promet l’industrie de la diffusion musicale : Express yourself ! Depuis, il oscille entre un remontage des divertissements et une vision mélancolique du jeu des apparences. Une boule à facette écrasée au sol comme un avertissement domine de sa piteuse silhouette affalée un scintillement féérique. La fête est finie mais résonne infiniment. Planes cultive ce paradoxe. Lorsqu’il illumine une montagne, c’est à coups de masse. Féérique défoulement.

Bénédicte Ramade