Peu importe le point d’entrée que l’on choisit du moment qu’il nous permet de tirer le fil de la création qu’on a sous les yeux. L’idéal étant bien sûr de rencontrer une œuvre qui nous offre tout : on fait nôtre son esthétique, qui nous chamboule et active instantanément notre cerveau droit (qui serait le siège de la créativité, de l'imagination et des émotions), on découvre son sens, sa portée, la volonté de l’artiste de témoigner de son époque et aussitôt on l’aime encore plus car elle nous ouvre les yeux sur quelque chose qui va désormais compter pour nous, on la trouve intelligente, lumineuse, fondamentalement utile à notre perception des choses et à notre connaissance des autres.
Elle réussit à dire ce que l’on pense, ce en quoi on croit, ce que l’on aime, en quelques secondes seulement, le temps d’un regard. Bref, elle nous rend heureux. On a l’impression d’avoir rencontré un ami.
Mon œuvre amie : A la fin de sa vie, Georges Braque, qui avec Picasso fut à l'origine d'un des courants les plus innovants de l'art, le cubisme, a peint ce dernier paysage (La sarcleuse, 1963). Au fond, un petit nuage blanc. Ce fut son dernier geste de peintre. Comme si finalement la véritable innovation résidait moins dans la performance technique ou conceptuelle que dans le sens, et que son geste d'artiste devait se consacrer à peindre l'essentiel. Ce petit nuage est entré dans l'histoire de l'art.
Ca ne se produit pas souvent, mais lorsque cela arrive, c’est une expérience transformative, il y a un avant et un après. Il s’agit-là d’une expérience très personnelle à chacun mais souvent les œuvres majeures de l’histoire de l’art ont le pouvoir de traverser les géographies et les époques pour nous connecter les uns aux autres, malgré ce qui nous sépare. On n’a peut-être rien en commun, mais on a ces œuvres amies en partage. Et ça, c’est pas rien.
Avec les artistes d’aujourd’hui, c’est encore mieux : on peut les rencontrer, ils sont parfois accessibles, à côté de chez nous, dans une galerie, ou en ligne, sur un media, à travers un podcast. On achète une de leurs œuvres, ils en vivent. Ils ont une histoire à nous raconter, qui résonne avec notre génération et notre époque et c’est sûr, ils ont une façon unique de voir un sujet sous un autre angle, de nous interpeller là où on n’avait rien vu, là où on croyait qu’il n’y avait rien à voir, où on n’était jamais allé.
Une œuvre où je n’étais jamais allée : Passport par Lucy Orta et Jorge Orta – En possédant l’un des passeports mondiaux Antarctica, oeuvre symbolique de Lucy + Jorge Orta, vous vous engagez avec des gestes simples du quotidien en faveur d’un avenir commun, écologique et social. A voir jusqu’au 23 juillet 2022 au MAIF Social Club dans l’exposition « Prendre la tangente » (Crédit : Lucy + Jorge Orta / ADAGP, Paris, 2021).
Avec notre prochaine exposition « Politiquement intime » du 4 au 15 avril à Paris puis en ligne, nous espérons vous faire vivre cela, une rencontre. Et plus spécifiquement, une rencontre de sens.
Nous travaillons pour que cette rencontre se fasse avec les artistes, lors de vos échanges pendant les vernissages, ou à travers les vidéos et les interviews que nous partagerons sur ce site. Et bien sûr avec les œuvres proposées pour que, passées les portes de la galerie, elles deviennent des œuvres amies dont vous aurez plaisir à partager le sens et la portée avec vos proches.
Pour 86% des collectionneurs de moins de 35 ans, le premier critère de motivation pour acheter de l’art est « réaliser un investissement qui a un impact social » (vs 32% pour les +35 ans), à égalité avec la valeur émotionnelle de l’œuvre. (Art Basel & UBS Report 2021)
C’est le propre de The Caring Gallery de se situer à la frontière entre l’art et la société.Pour agir concrètement, The Caring Gallery associe systématiquement une association ou une ONG partenaire à ses expositions : 10% leur sont reversés sur chaque vente d'une oeuvre. Nous permettons à chacun de faire de son acte d'achat un geste qui compte aussi pour le bien commun.
Alors oui, peut-être qu'en achetant de l'art, finalement on peut aussi défendre ce en quoi on croit.
A bientôt autour d'oeuvres belles, mais pas que...
Florence Manuguerra
Fondatrice de The Caring Gallery
florence@caringgallery.com