The Caring Gallery a sélectionné pour vous les expositions Care du moment. Réchauffement climatique, biodiversité en danger et dysfonctionnement sociétal, les artistes abordent frontalement les enjeux environnementaux d’aujourd’hui et de demain pour sensibiliser les publics et mener aux prises de conscience.
L’Aerocene : Tomás Saraceno invité par la Maison Ruinart à Reims
Quelques degrés peuvent faire la différence. Chacun sait désormais que la course contre le dérèglement climatique, contre la hausse des températures est amorcée, et qu’il suffit de peu pour basculer vers l’inévitable. Une quête effrénée, mais trop subtile pour être palpable. Pour matérialiser ces fragments de degrés, pourtant si conséquents, l’artiste Argentin Tomás Saraceno a imaginé un dispositif aérosolaire qui s’envole en même temps que les températures. Une sculpture gonflable, un Aerocene, qui s’élève au lever du soleil lorsque les premiers rayons du soleil apparaissent et chauffe l’air. Afin d’immortaliser sa trajectoire, un capteur enregistre son ascension et trace ainsi une déambulation sinueuse dans le ciel. Une œuvre dématérialisée, formée par les relevés obtenus, qui devient apparente par la technologie et que l’artiste nomme Movement. Une empreinte palpable de chaque degré supplémentaire.
crédit photo : l'artiste
Été polaire : Vincent Munier et Laurent Ballesta à l’Hôtel de Ville de Lyon. Jusqu'au 10 octobre 2021
Il y a 60 ans maintenant, le traité de l’Antarctique, ayant pour but de protéger le Pôle Sud, fut signé. Une démarche enthousiasmante que célèbrent aujourd’hui 25 villes de France, Lyon y compris, voyant la surface de son hôtel de ville réquisitionné pour l’occasion, le temps d’une exposition photographique. Cet anniversaire vient se coupler avec l’événement Été polaire qui s’intéresse de près à l’écosystème des banquises durant toute la période estivale. Pour cette exposition en plein air, ce sont les artistes Vincent Munier et Laurent Ballesta qui se sont prêtés à l’exercice, l’un représentant les écosystèmes sur le dessus de la glace, l’autre par le dessous. Une manière de sensibiliser les visiteurs aux conséquences du réchauffement climatique et de prendre compte de l’urgence.
Crédit photo : Laurent Ballesta - Phoque de Weddell
Salgado Amazônia : Sebastião Salgado à la Philharmonie. Jusqu’au 31 octobre 2021
Excursion au cœur de l’Amazonie brésilienne. Pendant sept années, le photographe Sebastião Salgado a sillonné cette terre. Allant au plus profond de son environnement, il a partagé la vie de communautés amérindiennes, gardiens ancestraux de la forêt, et en a saisi les traits. Par ses 200 clichés, il dresse le portrait de la foisonnante diversité qui l’entoure, des modes de vie des peuples dont il va à la rencontre, mais aussi de la fragilité de cet écosystème. Questionnant le devenir de la biodiversité, l’exposition immerge le spectateur dans ce climat tropical par une création sonore de Jean-Michel Jarre, basée sur les bruits de la forêt. Une mobilisation sensorielle et émotionnelle.
Indiens Yawanawá, État d'Acre, Brésil, 2016, S.Salgado
Désir d'humanité, les univers de Barthélemy Toguo au Musée du Quai Branly. Jusqu'au 5 décembre 2021
Artiste engagé et impliqué par les mutations sociétales, Bathélémy Toguo présente une œuvre protéiforme (dessins, aquarelles, sculptures, photographies, installations, performances) ayant pour vocation d’être le témoin des bouleversements du monde actuel. Originaire du Cameroun, il est aujourd’hui une figure majeure de la scène artistique mondiale. Il crée pour dénoncer, et va notamment puiser dans les cultures africaines ses références pour pointer du doigt les dysfonctionnements de notre société. En parallèle de son travail, sont exposées des pièces d’art ancien africain, permettant ainsi de provoquer une résonnance entre les époques et les civilisations. Un art qui tente d’éveiller les consciences ou tout du moins d’interroger notre humanité.
Jugement dernier XIV, 2012, Barthélémy Toguo © Barthélémy Toguo / Courtesy Bandjoun Station et Galerie Lelong & Co. © ADAGP, Paris, 2021
Une proposition de Marie-Charlotte Burat.